jeudi 29 novembre 2012

Espace "atelier"



 Quelques photos de mon environnement de travail et de son fatras organisé.   Anecdote pour le petit bureau, il y a quelques années, je l'ai déniché chez Emmaüs, pas loin de Rochefort sur mer, les tiroirs n'avaient pas été complètement vidés. Ils restaient des axes, des clefs pour remonter les réveils, des aiguilles, des cadrans de montres, de l'outillage ; lorsque je m'y installe, comment vous expliquez, je n'ai toujours pas l'impression que c'est "mon bureau" ; c'est celui de l'horloger, c'est comme s'il m'était prêté, il possède une âme, ça me plait beaucoup.    

                                   
                                   
                                   
                                   
                                   
                                   
                                   

Systèmes de boucles d'oreilles appelés dormeuses pour oreilles percées, à visse, très anciennes pour oreilles non percées, petits clous pour oreilles percées, clips pour oreilles non percées, et système particulier pour oreilles non percées ( j'écrirai un article prochainement avec des photos plus lisibles)

                                    
                                    
                                       
                                    
                                    
                                 
Ci dessous, une broche qu'Amable aimait beaucoup, remise à ma mère ; manquent quelques pierres dont je m'occuperai de les remplacer bientôt ; la particularité de cette broche est l'articulation des pattes, de la tête. Promis, dès que restaurée, je l'installe sur un joli fond et j'éditerai des photos qui la mettront en valeur.

                                    

  Magnifique et touchant "Babar" (je penserai aussi à vous donner une idée de sa taille réelle).                                                                        
                              


                                    

                                     


                                         
                                   

                                     

                                   
                                    
                                       
                                    

                                      

                                    

                                   




                                                              



 

mercredi 28 novembre 2012

Gratitude

Mes remerciements les plus chaleureux aux nombreux visiteurs d'un blog laissé en suspens. Je ne soupçonnais pas que l'aménagement d'un nouvel univers m'aurait accaparé presque deux années. Troquée cote bleue contre tablier, je suis de nouveau plongée dans l'univers du jais et ne vais pas manquer prochainement de vous soumettre mon travail.

lundi 5 juillet 2010

Maintenant vous pouvez m'écrire directement

Dorénavant vous pourrez me contacter directement
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mardi 15 juin 2010

Demande informations - Mes bijoux en jais

                                     Amable vacances Arcachon vers 1930



A partir du décès d'Amable, ma grand-mère, je vous expliquai précédemment le temps nécessaire pour réunir ce qu'elle avait "pieusement" conservé de ce stock déménagé à de multiples reprises, remisé durant une trentaine d'années, lequel m'a fait me poser de multiples interrogations surtout au niveau de certaines pièces fantaisie. Pour les pièces de jais, il faudrait que je me rende à Paris au Musée des Arts Décoratifs ou encore que j'adresse des courriers à d'éminents historiens ou spécialistes sur la technique détaillée, le matériel et fournitures utilisés pour le montage des bijoux de deuil avec la cire chauffée à l'aide de la lampe ou chalumeau et sur la technique employée à cette époque pour le collage des pierres de jais minuscules comme des strass. Si un lecteur possède des documents ou des informations, merci beaucoup de me permettre de compléter les maigres infos glanées sur le web, par un commentaire et une adresse mail éventuellement. 

Je vous ai indiqué également, que d'emblée, je conservai les pièces uniques et rares comme les bijoux de cheveux, les peignes diadèmes et toutes sortes d'aiguilles ou pics à chapeau ; les boucles de ceintures, les boutons, les broches...(un jour,  un livre ou une exposition.)


Les pièces enmaillées d'époque, ornées de jais sont assez nombreuses, des modèles de boucles d'oreilles et des paires de dormeuses totalement montées à cette époque me sont parvenues. Egalement, des colliers de jais mat de la fin du 19ème siècle. De nombreux bijoux ont traversé presque un siècle sans ravage du temps, restaurés ou non, je peux les vendre. Souvent, j'éprouve l'impression que mes acheteurs  n'imaginent pas la rareté, le travail d'époque de ces bijoux.



 Cette année, j'ai décidé de temps en temps, d'installer un stand sur les marchés proches de ma résidence afin de me retrouver dans le monde réel. La preuve de la méconnaissance des bijoux de deuil (et fantaisies du XXème) est flagrante.



 

Deuil en blanc - Deuil en noir

 





Portrait de la Reine Marie Stuart en deuil blanc, peint par l'artiste François Clouet (huile sur bois) vers 1559 réalisant auparavant un dessin maintes fois imité à l'huile.

                                                            
L'incontournable évocation des "Reines blanches" (ou "dames blanches") est importante ; jusqu'à l'époque de la Renaissance, XVIème siècle, les Reines de France, au décès de leur Roi, portait la couleur blanche symbolique du deuil royal, les sujets portaient le noir ; le deuil en blanc imposait la suppression de toute espèce de représentation ornementale (bijou, gants, bague...). 

Anne de Bretagne aurait été la première Reine à porter le deuil en noir, et celui-ci n'excluait plus les bijoux. Je vous propose de vous rendre sur ce forum extrêmement intéressant , l'une des participantes a collé un article de l'Encyclopédie Universalis sur le deuil (consultable en ligne seulement si l'on est abonné) ; pour le trouver rapidement, ne pas hésiter à descendre le curseur de droite directement au milieu de l'écran de la page 130 particulièrement longue, ou de laisser libre court à votre curiosité, vous ne serez pas déçu.
                                                                                                                                                               Le deuil fut aussi synonyme d'enfermement, dévoterie et obligations multiples. 


Image représentant la statue sépulcrale de Michelle de Vitry qui accompagne un article consacré aux "Costumes des femmes sous le règne de Charles VII", bien documenté sur les us et coutumes du veuvage en France au Moyen-âge ; d'après cette reproduction, on peut observer une bague portée à la main droite, signe d'un assouplissement des règles strictes imposé par le deuil à cette époque. http://www.france-pittoresque.com/costumes/24.htm

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REACTIONS : 
Mes recherches sur la bijouterie à partir du Moyen-Age m'ont inévitablement entraînée vers la "gravité de la condition féminine" exacerbée par la religion en général.
 
Des passionnés de leurs passions, insoupçonnables, m'apprennent, m'absorbent, me bouleversent. 
           La condition féminine n'a pas été et n'est pas que roses,  poèmes et bijoux !

               Tableau remarquable de Lambert Sustris "Vénus et l'amour" 1550















samedi 19 décembre 2009

L' odeur familière de poussière et de perles prenait au nez dès que l'on entrait dans l'atelier. Un grand comptoir en bois toujours encombré,  une enfilade de pièces pas très grandes où travaillaient avec application quelques ouvriers spécialisés. Les larges tiroirs de bois affublés de perles ou pierres de toutes les couleurs collées à l'extérieur.  Broches, colliers et pendentifs en strass brillaient comme des pierres précieuses, c'était magique.  "Monsieur Albert" était l'homme important des soudures et collages,  avec sa blouse grise aux ronds de cuir, toujours assis devant son vieil établi, avec ses loupes sur le front et sa lampe à gaz dont la petite flamme virevoltait et faisait fondre comme du chocolat  les barres carrées de cire noire qui servait à coller les pierres de jais sur le bijou métallique nu ; cette opération demandait rapidité et habileté, centrer la pierre qui parfois glissait entraînée par la cire molle.



    
Des femmes aux mains agiles, enfilaient les colliers, emmaillait les perles, fixaient les fermoirs, assemblaient les morceaux de chaines aux modèles innombrables... ces manipulations effectuées au même rythme rendaient la tache monotone.  Amable dessinait des modèles, et au milieu de ses cartons où étaient cousus et référencés les échantillons de toutes sortes, guidait une clientèle fidèle,

 
 

                                                                             




mais des évènements familiaux et économiques  (la fabrication étrangère fera beaucoup de mal à certains ateliers français) , vont précipiter la fermeture définitive de la fabrique vers 1965. Une partie du stock sera entassée dans des caisses et cartons que ma grand-mère conservera presque religieusement.

36 ans plus tard, au décès d'Amable, les vestiges de l'atelier sont regroupés soigneusement et il y avait du travail, les souris s'étaient régalées de certains cartons et d'innombrables perles, strass, pierres en jais et autres jonchaient le sol. 13 années se sont écoulées depuis la disparition de ma grand-mère,  j'ai effectué un tri rigoureux afin de réunir des pièces uniques qui doivent impérativement être conservées, témoins d'un savoir-faire et de traditions qui n'existent plus. 



Remettre en état ces vieux bijoux en jais est passionnant,  j'éprouve du bonheur à me dire que certaines personnes auront la chance de porter un bijou dont je connais si bien l'histoire. 


Un lourd travail de restauration concerne les bijoux de cheveux, de chapeaux, de vêtements ; lorsque j'observe avec émerveillement ,par exemple, un peigne à chignon articulé doté d'une aigrette datant du XIXème siècle, je suis persuadée que sa fabrication aujourd'hui serait du ressort de la joaillerie. Le savoir faire des bijoutiers de deuil était bien plus créatif qu'on ne l'imagine lorsqu'on pense de nos jours "bijoux de deuil".  Mon intention est de tout tenter pour réparer ces pièces uniques afin de les exposer, elles le méritent et sans grandiloquence, j'ajouterai qu'elles font partie du patrimoine artistique français.


 
 
 
 


 Prochainement, je rappellerai les origines de la mode du bijou deuil.

vendredi 18 décembre 2009

Les bijoux d'Amable



 Amable 






(Tous les bijoux des photos filigranées proviennent de l'atelier d'Amable. Les photos glanées pour mes recherches et relatives à certaines informations précisent systématiquement l'auteur, l'adresse de sa page en lien ou les références bibliographiques.)




Petite fille,  j'ai connu l'atelier où travaillait ma grand-mère Amable ; il se trouvait rue du Faubourg du Temple à Paris, spécialité : fabrication de bijoux fantaisie et deuil. Sa création remontait au tout début des années 1900. Il traversa les principaux courant du XXème siècle pour fermer ses portes dans les années 1960-65. 



Exposition-vente à l'atelier



Salon de la bijouterie fantaisie à Paris en 1957
                                                               Blanche et Amable

                                                                                  

Au milieu du 19ème siècle, la Reine Victoria d'Angleterre imposa un grand deuil , de nombreux pays en Europe suivirent le mouvement dont la France. 



                                                                                

Cette période du bijou de deuil débutée sous l'ère victorienne déclencha  la production d'accessoires vestimentaires divers fabriquées en grand nombre : bijoux de chemises, de manteau, pendentifs, médaillons, ras de cou, boutons de vêtements, de bottines ou de chaussures, les bijoux de cheveux, peignes fixes, articulés, à aigrettes, les aiguilles à chapeaux dont certaines atteignaient des longueurs importantes, presque une vingtaine de centimètres, les boucles de ceintures, les boucles d'oreilles, simples clous, dormeuses, avec ou sans pampilles, chaines de montre, boutons de manchettes, bracelets, pics à revers de manteaux ou de vestes...


 


Epingles à chapeaux 19ème siècle

 


gros travail de restauration à effectuer
on peut remarquer le jais mat et le jais poli


boucle de ceinture en jais motifs main émaillés fin 19ème 





Peigne diadème jais et écaille sombre 19ème



Papillon aigrette sans le peigne à cheveux début 20ème




Broche en jais début 20ème 



 Pic à chignon jais et écaille fin 19ème


 
Détail tête de coque à restaurer 




l
                                                               

un travail d'orfèvre








peigne à aigrette pour le chignon fin 19ème  (le petit ressort animait l'oiseau lors des mouvements de la tête)



Bouton à vêtement diamètre 3 cm début 20ème 



collier à pempille en jais taillé mat début 20ème


Broche jais poli Art déco 1920 
6 cm de longueur 

Peigne diadème 19ème perles, pierres et rocailles jais poli - écaille




peigne à chignon pierres jais taillé poli écaille blonde


Boucle ceinture bronze laqué noir mat largeur environ 9cm fin 19ème  

boucle ceinture bronze laqué noir mat Art Nouveau début 20ème 8 cm largeur

Boucles d'oreilles dormeuses jais mat sculpté système pomponne début 20ème
 

Vous pouvez vous rendre compte du travail de restauration à effectuer sur certaines pièces. Je manque de temps pour ma collection personnelle.
 




Les années 1920 bousculent des siècles de traditions, après la terrible guerre 1914-1918, l'Europe a  besoin de changement, de gaité,  la silhouette de la femme habillée va bouleverser le monde des créateurs de bijoux ; les longues chevelures sont coupées, c'est la mode du turban et des cheveux courts crantés, les bras se découvrent, les décolletés affluent, profonds dans le dos, la taille est basse, les robes raccourcissent et découvrent les mollets, époque qualifiée "les années folles" la peau exhibée se pare de longs sautoirs, de ras de cou, de bracelets souples, de boucles d'oreilles à longues pampilles et l'apparition des premiers systèmes à vis va faire le bonheur de toutes celles qui ne voulaient percer leurs lobes d'oreilles. Les matières plastiques font leur apparition avec la galéïthe, la bakélite utilisées pour les boucles de ceintures, les broches.   



Amable 1925


Premiers systèmes de boucles d'oreilles pour oreilles non percées
                                                                







 

Broche bakélite et laiton Art Déco


Boucle de ceinture bakélite et laiton Art Déco







  Sautoir perles rocailles jais en chenille et perles de buis teintées noir début 20ème


Le déclin des bijoux de deuils s'amorce dès la période Art Déco et les fabricants s'adaptent aux changements, aux tendances successives. Les perles ou pierres de jais vont être mélangées à des pièces plus fantaisistes ; le jais est encore plus éclatant associé à des éléments de couleurs.Les femmes sont complètement séduites par les bijoux de cocktail ou pacotille gais et  clinquants, ornés de grosses pierres de couleurs ou de perles multicolores. Les accessoires de cheveux en jais, les aiguilles à chapeaux,les broches, les colliers en jais mat... tombèrent dans l'oubli et la poussières, remisés au fin fond de la fabrique.  






Boucles d'oreilles jais et strass 1930